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CARACTÉRISTIQUES |
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Type
: |
Atelier de fabrication
: construction amateur |
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Envergure : 5,00
m |
Vitesse minimale : --- km/h |
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Longueur : xx,xx m |
Vitesse maximale : --- km/h |
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Hauteur : xx,xx m |
Taux de chute mini : xx m/s à xx
km/h |
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Allongement : xx,xx |
Finesse max : xx à xx km/h |
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Surface alaire : xx,x
m² |
Profil d'aile : NACA
23.012 |
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Charge alaire : xx,x
kg/m² |
Nombre de sièges
: 1 |
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Masse à vide : 75
kg |
Nombre de machines construites
: 1 |
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Masse maximale : 132
kg |
Années de fabrication
: ---- - ---- |
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Ballast : non |
Techniques de construction
: Bois et toile |
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Ces specs sont relatives au premier Pou-Planeur :
Les ailes sont identiques de corde 1,40 m et d'envergure 5 m
Le profil des deux ailes, le NACA 23.012 a la particularité d'avoir un
centre de poussée qui ne se déplace pas lorsque l'angle d'incidence
varie.
Entreplan vertical : 1/3 de la corde
Entreplan horizontal : 0
Volet de 0,80 m au bord de fuite de l'aile arrière se levant à la
fin de la course du manche.
Poids 75 kg avec le train d'atterrissage.
Le centrage est à 33% de la corde totale (2,80 m) des 2 ailes y compris
la fente.
Centrage à 85 cm du bord d'attaque.
Le rapport de charge des ailes : 1,81 / 1
. [3] |
TRYPTIQUE
ET PLANS |
Louis Cosandey a réalisé plusieurs ailes et fuselages sans compter les multiples modifications effectuées pour mettre en pratique des idées nouvelles ou simplement faites à la suite de casses. Compte tenu du peu de plans dont nous disposons, il n'est pas facile s'y retrouver, mais en simplifiant peut-être un peu on peut dire qu'il y a eu en gros 3 versions de cette machine. Une chose est sûre : il n'y eut qu'une seule immatriculation pour toutes les versions : HB-277. |
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Pou-Baby 2 - plan non daté
Envergure de l'aile avant 6,5 m |
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Pou-Baby 3 -plan non daté
Envergure aile avant 6 m, aile arrière 5 m. Surface totale 13,4 m2, poids à vide 75 kg |
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Les plans 3 vues ci-dessous correspondent au Pou Planeur n°
3 (d'après la forme des ailes et de la dérive), mais présentent quelques
différences. |
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Via [4] |
Via [3]
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HISTOIRE |
Ce Pou est le n°1 : ailes du HM-14 à l'extrémité légèrement
pointue.
ci-contre est sensiblement différent de celui des autres photos et du
plan 3 vues
Le gouvernail est simplement maintenu par deux petits haubans. La photo ne le
montre pas, mais ce modèle était équipé de skis pour
permettre le décollage sur la neige. Via [3] |
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Laissons Louis Cosandey lui-même raconter
ses débuts :
"Pour mon premier Pou Planeur, je pris contact avec l'Office
Fédéral de l'Air ; plans, calculs, visites avant l'entoilage :
ce fut O.K. Vite de la toile, du verni-tension, des skis ordinaires à la
place des roues et le 5 janvier 1939 je fis 6 lignes droites
au sol, sur une pente à 2 km de chez moi. Le lendemain, sur une pente
plus accentuée, je décollais pour la première fois. Grâce à l'aide
bénévole de quelques amis j'appris donc très progressivement à voler,
la hauteur du point de départ dictant la durée et la hauteur sol
du vol.
Sur mon livret de vol on peut lire : le 12 février 1939, 20ième vol,
durée 26 secondes, hauteur 15 m., virage 180°, atterrissage au pied
de la pente. Additionnant toutes ces secondes, je totalisais 5 minutes et 34
secondes ; étais-je mûr pour le 21ième vol ?"
Mon « manager » et ami Max Firmann, mécanicien,
artiste, soudeur expérimenté, chasseur, me dit : « On
va amener le Pou en montagne et, de là-haut, tu feras un vol magnifique ».
Le 26 février 1939 nous arrivons donc, vers 8 heures du matin, ma Bébé Peugeot
+ 4 mordus+ les sacs et les skis+ le Pou en remorque, à la cote 900 m. ;
la BB refusant de grimper plus haut dans la vallée, on dételle
et on se propose de hisser le planeur jusqu'à un replat à 1450
m. d'altitude. Il est 8h. du matin, on démarre à 4.
A 17h. on n'est
plus que Max et moi, exténués, de la neige jusqu'au genoux, mais
presque au but. On attache le planeur à des sapins, et on se retrouve
dans un chalet pour nous restaurer et passer la nuit. Le lendemain, nous trouvons
le planeur couvert de neige; on l'amène au sommet et là, je vis
l'autre versant de la montagne et le creux de 550 m. que j'aurai sous moi au
décollage.. à la mesure de celui que j'avais à l'estomac.
Ce fut un vol merveilleux... 4 minutes et 20 secondes inoubliables... et une
faim de loup à apaiser.
Je fis par la suite plusieurs vols à flanc de montagne et la guerre, hélas,
vint.
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Pendant l'hiver 1939/40, je fabriquai un fuselage
avec, à son nez, un moteur de moto Douglas. Il devait entraîner
une hélice d' 1,60 m. à 1.400 t/min, par un réducteur à chaîne
1/3. Je ne pouvais que voler en cachette sur un pâturage, dans un
coin perdu. Je ne fis que quelques petits vols à faible hauteur.
Au dernier essai, le carburo givra et je cassai du bois devant un copain,
seul témoin de la scène.
Pendant la guerre, seul le vol à voile était
praticable. Je repris le solde du pou n° 1 et fis une nouvelle
aile avant au profil à la mode ( le NACA 23012 ), tenue
par deux mâts en tôle façonnés et soudés.
Ce n'est qu'en mars 1941 que j'en fis la mise au point
sur ma colline des débuts, où un skilift était
installé. Le planeur, ailes repliées, montait gratuitement
avec pilote à bord.
Le 5 janvier 1942, je convoquai deux fonctionnaires
de l'Office fédéral
de l'air pour des essais officiels; j'oubliais que je n'y avais pas droit, n'ayant
pas de brevet de pilote !!! Un ami moniteur me permit après deux jours
de prise en mains de passer les brevets A et B de vol à voile; je commençais à être
en règle avec les règlements. |
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Le Pou n°2 remonté gratuitement par le skilift. |
Louis Cosandey présente son Pou-Planeur
n° 3 (?), au rassemblement RSA de 1949, qui avait lieu sur l'aérodrome
de Lyon-Satolas.
[3]
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Le fuselage du 3 était fatigué, j'en
construisis un nouveau pour en améliorer la finesse; ce petit planeur
pesait 68 kg, dont 10 kg pour le train bien amorti. Calculé à +10
et -7G au poids total en vol de 132 kg, les charges alaires étaient
de 13 kg/m² pour l'aile avant, 8 kg/m² pour l'aile arrière
qui vole dans un air défléchi. Longerons et couples du fuselage
en bon sapin 15 x 15 mm, le tout coffré avec du contre-plaqué de
bouleau 2 et 1,5 mm.
Le 24 novembre 1942, avec le barographe enregistreur
attaché au cou avec une ficelle, je pris mon envol et comme convenu,
je restai en l'air une heure en y ajoutant un autre quart d'heure pour épater
la galerie : brevet C dans la poche. |
Louis Cosandey a fait un résumé savoureux de sa carrière d'aviateur dans un film de la Radio Télévision Suisse qui mérite les quelques 20 minutes de son visionnage [5].
Un autre Pou-Planeur a été construit
par Mr Guilhabert à Gaillac. Il est vu ici au décollage,
peut-être au treuil (?).
On note une différence de cabane et de forme de gouvernail par rapport
au Pou de Louis Cosandey. Le volet mobile de l'aile arrière est également
plus grand.
[3] |
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Février 1939 : premiers vols du Pou-Planeur n° 1
via [2]
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Pierre Gentil a modélisé le
Pou-Planeur n°1 (avec Metasequoia) pour le simulateur de vol de modèles
réduits FMS.
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L'article qui suit est très intéressant, car il
traduit bien l'état d'esprit qui régnait dans les années
1940 vis à vis de la formule "Pou du Ciel".
Le Pou-Planeur par F. Tschirren article (en français)
publié dans l'Aéro Revue, année inconnue.(via
[4])
Qui ne connaît le "Pou du Ciel" dont les frasques chez nous
et à l'étranger ont soulevé des vagues d'indignation,
qui ne s'en est moqué ou qui peut-être s'y est sérieusement
intéressé ? Le fait qu'on a exclu du trafic aérien suisse
le Pou du Ciel ou "Fou du Ciel" prouve bien que ce planeur populaire
monoplace, à moteur, accuse encore de nombreuses imperfections et n'est
pas sans malice; la méfiance dont il est l'objet semble dont tout à fait
justifiée.
Le Pou-Planeur n° 277 est une création de M. Cosandey à Bulle
qui fut naturellement curieux de connaître comment volerait l'appareil
qu'il avait construit. Pour satisfaire ce désir légitime, M.
Cosandey prit plusieurs fois le départ sur de petites collines. Les
deux roues mobiles du planeur permirent au pilote de décoller sans avoir
recours au sandow ou au treuil, en se laissant simplement rouler sur le planeur
le long d'une pente abrupte.
Avec une vitesse suffisante, il arriva à augmenter l'angle d'incidence
de l'aile avant, en tirant sur le manche, et à son grand étonnement,
le Pou s'éleva dans le ciel ! Ces essais n'eurent heureusement pas de
conséquences fâcheuses, et enhardi par le succès, le pilote
choisit un point de start toujours plus élevé. Par malheur, les
autorités compétentes eurent bientôt vent de ces vols clandestins.
Souvent déjà des vols secrets avaient provoqué des accidents
mortels, portant un grave préjudice à l'aviation en général.
Adieu les beaux vols ! M. Cosandey vit son planeur interdit au Belpmoos, soumis à un
contrôle sérieux et à des essais en vol.
Voici ce que nous en dit M. W. Ris, chef central de vol à voile ad intérim
:
Les vols officiels de réception du Pou-Planeur on eu lieu à Belpmoos
du 30 janvier au 1ier février 1942, en présence des organes compétents
de l'Office aérien fédéral. Cet avion a été construit
par Louis Cosandey, à Bulle (canton de Fribourg).
Chacun sait que les commandes du Pou-Planeur diffèrent des commandes
normales, aussi ai-je dû me livrer à un entraînement systématique
pour être suffisamment familiarisé avec l'appareil au moment d'effectuer
les vols de réception (A la place du gouvernail de profondeur, il y
a une aile avant tournante; le gauchissement est remplacé par les extrémités
d'ailes relevées; le gouvernail de direction est actionné par
le manche, les pieds sont libres.
Au début, j'ai éprouvé quelque peine à maintenir
l'appareil dans la bonne direction, vu qu'à la moindre inclinaison de
l'aile d'un côté ou de l'autre, je remédiais instinctivement
par le geste de gauchissement, équivalent chez le Pou à une déviation
latérale du gouvernail de direction. Aussi les premiers vols planés
furent-ils en zigzags. J'ai expérimenté en outre que la commande
avec les deux mains était plus facile. Au cours de ces essais, j'ai
dû faire abstraction de toute intuition ou sentiment, et n'user que du
raisonnement. Le start eut lieu au treuil électrique, particulièrement
désigné pour de tels essais.
Le vol de réception comportait l'exécution du programme suivant à une
hauteur moyenne de 120 mètres :
1° Vol normal (meilleur angle de plané)
2° Pousser le manche jusqu'à 30° environ et faire ensuite monter
l'avion en maintenant le "gouvernail de profondeur" braqué.
3° Vol au ralenti.
4° Spirales à gauche et spirales à droite avec atterrissage
sous un grand angle.
Des essais en vol piqué n'ont malheureusement pas pu être effectués
avec ce planeur, car il faudrait pour cela modifier le siège du pilote
pour lui permettre d'emporter un parachute, il faudrait également pouvoir
sortir de l'avion avec plus de facilité. On pourrait alors tenter des
essais avec remorquage par un avion, puis faire un vol piqué entre 1500
et 100 m d'altitude au dessus de la place de start.
D'après les résultats des vols d'essai et les données
techniques mises à disposition, le Pou-Planeur fut admis provisoirement
au vol par l'Office aérien fédéral, avec start au treuil
et en altitude, pour permettre de nouvelles expérimentations dans ce
domaine. Entre temps M. cosandey avait obtenu l'autorisation d'effectuer des
vols dans le cadre des épreuves pour les brevets A et B. L'Office aérien
fédéral lui conféra le droit provisoire de piloter, lui
seul, le Pou-Planeur, ce qui est fort compréhensible.
Pour être adopté comme planeur d'écolage ordinaire dans
les groupes de vol à voile de l'Aé.C.S., le Pou-Planeur devra
encore subir des modifications et être soumis à diverses formalités.
La question se pose : le Pou du Ciel une fois pourvu de commandes normales,
et ayant été l'objet de perfectionnements, sera-t-il apte à répondre
aux exigences posées, ou disparaîtra-t-il aussi mystérieusement
qu'il est apparu ?
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Les photos suivantes sont extraites d'un lot provenant des archives fédérales de l'aviation suisse. Elles m'ont été transmises par Andreas A. [4 mai 2023].
Je l'en remercie d'autant plus chaleureusement que, malgré les accidents de la vie, il a, depuis de nombreuses années maintenant, beaucoup contribué au développement de la base de données J2mcL-Planeurs. |
Lieu et date de ces essais indéterminés
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Le Bimono de Louis COSANDEY |
Louis COSANDEY a aussi construit des Pou du Ciel motorisés. Il en a construit et utilisé trois. On lira la description de ses constructions et de ses voyages faite par ses enfants en 2007 [Site Avions Croses] [7]
- Pendant l'hiver 1939/40, Cosandey réalise (en cachette) quelques petits sauts à faible hauteur avec un appareil équipé d'un moteur de moto Douglas.
- En 1946, premier Pou à moteur, un HM-290 équipé d'un moteur Poinsard de 35 CV, deux cylindres à plat, construit par le genevois Roger MERCIER qui l'offrit à Cosandey.
- En 1952 il publie dans le journal Les Ailes un article où il propose un appareil léger et simple et rapide à construire qu'il appelle "Bimono". Il n'y aura de construction.
Le Bimono de Louis Cosandey [fac-simile de l'article] [6] |
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- En 1957, il rachète à un genevois, Albert PERRIN, un HM-293 , immatriculé HB-SUS [ moteur Mengin 36 CV à 2 cylindres opposés et à double allumage} et obtient de l'Office fédéral de l'air l'autorisation de voler dans un rayon de 5 km autour de l'aérodrome d'Ecuvilliens. Il totalisera en une année 13 heures de vol et 110 atterrissages. Il effectuera avec cet appareil des mesures en vol : mesures d'incidences, de vitesses, d'efficacité de gouvernes, de décrochages, etc. La finesse maximum frisait 9, à 100km/h.
- Enfin son dernier appareil sera un biplace HM-19C [HB-SPG] c/n 01, qui fait son premier vol en 1969 [?] d'abord équipé d'un moteur Salmson 60 CV. en étoile, puis d'un Continental 65 CV, |
Pou du Ciel HM-19C ; Rassemblement RSA, Brienne le Château, 1984 [Flickr] |
MODÈLE RÉDUIT de PAPY SOLEX |
Papy Solex donne l'échelle de son Pou (Pou-Baby 2)
Rencontre Inter-Ex 2013, Versoix (CH) [photo Laurent Berlivet] |
Jean-Paul FROSSARD, alias Papy Solex, en 2013, a construit et mis au point un Pou Planeur Cosandey. Il a choisi la version "Baby 2" qui, à l'échelle adoptée donne un modèle très imposant :
Échelle 1/2,5
Envergure 260 cm.
Profil FAD 16 épaissi.
Poids 9 kg (charge alaire 74 g/dm2)
On peut suivre toutes les étapes de la construction, et aussi de la mise au point sur le forum Rétroplane. |
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RÉFÉRENCES
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[1] Site de Yves
Croses [www.croses.fr. Maintenant disparu]
[2] Le Sport de l'air, Henri
Mignet, 7ième édition, Ed. Gatignol 2000
[3] Le "Pou-Planeur Cosandey", Louis
Cosandey Les
Ailes n°1220 18 juin 1949
[4] Documents divers via
Beat Galliker, archiviste de l'IG
Albatros (août 2008)
[5] Icare dans le ciel de la Gruyère , les Archives de la Radio Télévision Suisse, vidéo N&B de 19 minutes, voir la vidéo
[6] Le "Bimono de Louis Cosandey", Louis
Cosandey Les
Ailes n°1364 22 mars 1952 [Gallica BnF]
[7] Les Poux du Ciel en Suisse", texte des enfants de Louis Cosandey :Francine, Jonas et Elisabeth - Octobre 2007, Avions Croses []
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Page
mise à jour le
08/12/2013 Dernière mise à jour : 05/10/2024 |
Des vieilles toiles aux planeurs
modernes © ClaudeL 2003 -
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